Le duo d'acteur porte le film de bout en bout, et cette réussite du casting s'étend aussi sur tous les seconds rôles, très riches et jamais caricaturaux. La finesse de l'écriture se situe dans les dialogues et la caractérisation de tous ces personnages.
Mais En fanfare est un film sur la fratrie, sur l'égalité des chances, sur fond de lutte sociale et d'oreille musicale...
Tous ces thèmes s'entremêlent et souffrent parfois d'une différence de traitement, voire d'inégalité dans l'écriture. On sait dès le début où on va, mais, même si c'est vu et revu, le réalisateur nous emporte petit à petit, de manière subtile. J'aurais aimé que la rancoeur des frères à avoir été séparés, la culpabilité qui rejaillit sur les familles d'accueil, etc., soient un peu plus développés, pour moins laisser de place aussi au léger pathos qui pointe son nez avec la maladie...
Les passages musicaux sont quant à eux très réussis, et un "simple" boogie parvient à faire naître l'émotion... Le réalisateur prend un malin plaisir à couper rapidement (trop parfois ?) les dialogues parlés, pour laisser la place à d'autres moments à l'émotion, la musique, etc.
Une réussite nominée aux César qui je l'espère saura faire sa place face à un Monte-Cristo rouleau compresseur ou un Amour ouf pas si ouf que ça je trouve...